RAPPORT D’INFORMATION – commission des finances du Sénat – groupe de travail sur la fiscalité environnementale, sur l’instauration d’une contribution « climat-énergie », le fonctionnement et la régulation des marchés de quotas de CO2.

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Les enjeux liés au réchauffement climatique et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre auront rarement autant marqué l’actualité qu’au cours des dernières semaines. Les débats entourant le projet de contribution climat-énergie en France, la discussion par le Congrès des Etats-Unis du projet de loi « Waxman » visant à instaurer un vaste système d’échange de quotas de CO2, ou encore l’approche du sommet de Copenhague en décembre prochain, contribuent largement à l’« emballement » médiatique auquel nous assistons.
Dans ce contexte, la commission des finances a acquis deux convictions. La première est qu’il convient d’aborder avec « la tête froide » l’épineuse question des outils économiques et fiscaux de lutte contre le réchauffement climatique. Ces outils, pour être efficaces, ont vocation à produire leurs effets sur le long terme, ce qui exige qu’un débat apaisé et qu’un consensus durable président à leur élaboration.
La seconde conviction de la commission est que les diverses problématiques associées au réchauffement climatique, et singulièrement la création d’une taxe carbone, ne peuvent faire l’objet d’un traitement isolé, sous peine de ne les aborder que de façon biaisée. Certes, les débats sur la nécessité d’un « chèque vert » ou sur l’opportunité de faire de la taxe carbone un substitut de la taxe professionnelle posent la question cruciale des contreparties d’une nouvelle fiscalité écologique.
Mais bien d’autres enjeux s’attachent à la montée en puissance d’une telle fiscalité, enjeux que les développements qui suivent s’efforcent de traiter de façon consolidée.
Il s’agit donc tout d’abord, à l’usage d’un lecteur non versé dans les raffinements de la théorie économique environnementale ou dans les dernières évolutions de l’« agenda climatique international », de définir le cadre des négociations passées et à venir sur le réchauffement et de poser les jalons conceptuels qui justifient le recours aux instruments économiques et fiscaux en la matière.
Sur ces fondements, le présent rapport s’attache à identifier les principales questions soulevées par la création d’une « contribution climaténergie » au niveau national, questions relatives à l’assiette, aux redevables, au tarif d’une telle taxe et à l’utilisation qui pourrait être faite de son produit.
Sont enfin abordées les problématiques à trop souvent passées sous silence à de la gouvernance et de la régulation d’un marché européen d’échange de quotas de CO2 en passe d’atteindre l’« âge adulte », ainsi que les perspectives, ambitieuses mais accessibles, de création d’un mécanisme d’inclusion carbone aux frontières de l’Europe.
Davantage qu’une somme théorique sur la question du carbone, les présents travaux se veulent donc un « vade-mecum », destiné à éclairer les choix que le Parlement sera prochainement appelé à formuler sur des questions complexes et évolutives.