L’avenir de l’eau dans les territoires

Date

mercredi 19 mars 2025

à partir de 17h30

Ajouter à votre agenda

Lieu

Faculté Eco Gestion
61 av Forêt Noire
67000 Strasbourg

Amphi 5

Ouvrir la carte

Présentation

 

Conférence APR

19 mars 2025 de 17h30 à 19h30

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

61 avenue de la Forêt Noire, Strasbourg

Amphi 5

 

L’avenir de l’eau dans les territoires

L’eau était jusqu’à présent une ressource naturelle abondante, au moins dans les pays tempérés. L’Alsace comme tout le bassin du Rhin supérieur bénéficie en plus de cours d’eau en abondance et de la plus grande nappe phréatique d’Europe. Pourtant, cette ressource bon marché voire gratuite est en train de devenir précieuse. Elle pourrait même être rationnée dans un avenir pas si lointain, au moins pour certains usages.  Comment en sommes-nous arrivés là ? Quels sont précisément les défis à relever ? Quelles politiques les collectivités doivent-elles mettre en œuvre pour gérer cette transition vers une forme de rareté de la ressource?

La conférence-débat du 19 mars s’inscrit dans la mobilisation autour de la journée mondiale de l’eau, laquelle a lieu le 22 mars de chaque année, depuis 1993, à l’initiative de l’Assemblée générale des Nations-Unies. L’Université se mobilise aussi, en particulier le BETA avec qui l’APR coopère souvent.

Cette réunion comportera une première phase de présentations, avec trois intervenants, suivie d’un débat avec la salle, non seulement à propos des questions soulevées par les orateurs, mais aussi pour évoquer d’autres domaines d’étude ou agendas de recherche qui méritent l’attention en matière de gestion et de protection de la ressource. Ces discussions peuvent déboucher sur des propositions de conférences ou d’ateliers de discussion ultérieurs, particulièrement de la part des chercheurs du BETA.

La première intervention, assurée par Jean-Alain Héraud (APR et BETA), servira de cadrage général à la problématique de l’eau avec un regard économique : nature de la ressource dans un système socio-économique stable ; modification de cette nature avec les nouveaux défis actuels comme ceux posés par les pollutions plus ou moins irréversibles ; valeur et formation du prix de ce bien économique très particulier ; nouvelles problématiques de management régional/local de la ressource.

La deuxième intervention, celle de Lysianne Aubertin-Douté, concerne les travaux récents du Conseil de développement (Codev) de l’Eurométropole de Strasbourg, qui a été saisi par la Présidente de la collectivité pour éclairer les politiques sur la problématique locale de l’eau. Ces travaux ont mobilisé les interventions de spécialistes des services de l’EMS et de l’Etat pour cerner la question et tenter d’en quantifier les paramètres. Ils ont amené également à réaliser des visites d’établissements industriels et à interviewer des acteurs représentatifs d’autres secteurs comme l’agriculture et l’artisanat. Il ressort de ces travaux que l’information sur les consommations et l’impact environnemental est très inégale selon les secteurs. Cependant, des recommandations politiques ont pu être faites et une des conclusions majeures est que le prix de l’eau (un déterminant important des comportements des usagers) doit être considéré comme trop faible. L’innovation (technique et sociétale) apparaît aussi comme un levier important à mobiliser.

La troisième intervention, celle de Jean-Daniel Braun, ingénieur membre de l’APR, jette un éclairage particulier sur un exemple de contradiction des politiques environnementales qui implique la consommation et potentiellement la pollution de l’eau. Il s’agit d’une technologie en développement dont on ne mesure pas encore assez précisément l’ensemble des impacts : l’extraction du lithium des boues issues de l’exploitation de la géothermie profonde dans le bassin rhénan. Si l’on peut considérer d’un côté que l’exploitation d’une ressource locale supposée aider à la transition énergétique via les technologies de stockage de l’énergie est une bonne chose (d’autant plus qu’il s’agit d’un produit fatal de la production d’une énergie décarbonée), il faut d’un autre côté en évaluer précisément le coût environnemental du point de vue de l’eau mobilisée pour le procédé d’extraction.